Jamais, non jamais je n’avais bien regardé. Je me sens fautif, presque que honteux d’avoir négligé ces choses simples, ces petits fruits et ces légumes si familiers pourtant. Jamais, avant que Jean-François Chavanne ne les pose, tels quels sur une feuille blanche, je n’avais si bien vu ces pures merveilles.

Je suis confondu devant tant de finesse, de transparence, de force parfois, devant ces tirages qu’on peut dire « parfaits ». L’œil est satisfait, comblé même et je sais quel soin y est apporté. Nous sommes devant un festin mais ne vous méprenez pas, il s’agit ici de haute gastronomie visuelle où la délicatesse accompagne une très grande force. On savoure la douceur des nuances de gris, de véritables délices. De fines teintes apportent comme un parfum à ces noirs et à ces blancs.

Est-il incongru de parler de l’intensité de vie contenue dans ces « Natures mortes » ? Je reste fasciné devant de telles présences.

Jean-François Chavanne est jeune et cette fraîcheur se ressent sur chaque image. Elles sont pleines, généreuses, elles ont bénéficié de son expérience dans la publicité et s’en sont libérées. Nous sommes devant des images épanouies , où la rigueur rivalise avec le charme, elles respirent la lumière.